Dans les années 80, lorsqu’il était encore sur les bancs de l’école à Sekondi-Takoradi, la troisième ville importante du Ghana où il est né, le petit Mohamed Ouédraogo rêvait de faire du commerce. Une passion qui va l’amener à quitter son Ghana natal pour faire son entrée dans la vie active au pays de Félix Houphouët Boigny. Aujourd’hui, président du Conseil d’administration de la Coopérative SOCAAN, l’homme a non seulement réalisé son rêve mais mieux, son parcours inspire respect.
Prix de la reconnaissance nationale, Prix de l’engagement en faveur de l’éducation, Meilleur opérateur économique de l’édition 2021 de Nansin Award, Meilleure coopérative de la filière café-cacao à la 1ère édition des Award des coopératives en 2017, Prix Alassane Ouattara de la meilleure coopérative nationale 2019, chevalier de l’ordre du mérite agricole. Ce sont, entre autres, les distinctions majeures glanées par la Société coopérative agricole d’Adzopé nord (Socaan), assorties d’une bonne quinzaine de diplômes et d’attestations sur ses qualités, ses performances mais aussi ses œuvres sociales en faveur des producteurs de café-cacao.
A la tête de cette société coopérative créée en 2008 avec seulement 156 membres et qui réalise aujourd’hui 12.000 tonnes de cacao par an avec un agrément exportateur en main, se trouve Mohamed Ouédraogo. A 57 ans, M. Ouédraogo est un manager qui a su surmonter maintes difficultés pour hisser la coopérative dont il est le président du Conseil d’administration au rang des meilleures que compte la Côte d’Ivoire. Le Prix Alassane Ouattara de la meilleure coopérative décroché en 2019 est le couronnement d’une série de distinctions reçues par la Socaan au plan purement national. «Les distinctions ont commencé au niveau régional à partir de 2017 avec le Prix de la meilleure coopérative régionale et le 3ème rang au plan national, en 2018. En 2019, nous avons été la première coopérative nationale. Nous sommes aujourd’hui fiers d’avoir glané toutes ces distinctions. Ça ne s’acquiert pas par hasard, c’est le fruit du travail bien fait», reconnait Mohamed Ouédraogo qui vise aujourd’hui, à juste titre, des lauriers internationaux.
De fait, en 2008, quand naissait la Société coopérative agricole d’Adzopé Nord (Socaan) à Ananguié à une quinzaine de Km d’Adzopé avec 156 membres, les responsables avaient une idée claire de leur ambition. «Nous avons eu beaucoup de mal à disposer d’un agrément au départ. Après la constitution des dossiers, il nous a fallu attendre un an pour avoir l’agrément. Après cette étape, nous avons travaillé pour bâtir la confiance avec les producteurs à travers une gestion transparente et participative», dira le PCA. Ce dernier précise que «En 2013, conformément à la loi OHADA, nous sommes devenus une société coopérative avec trois organes statutaires que sont, l’Assemblée générale, le Conseil d’administration, et le Conseil de surveillance. La Socaan compte aujourd’hui plus de 3200 membres».
En 2020, la coopérative que dirige M. Mohamed Ouédraogo obtient son agrément à l’exportation et devient une Coopex. Le passage entre la commercialisation au plan local et l’exportation ne s’est pas fait aussi facilement. «Il fallait non seulement satisfaire à des critères édictés par le Conseil Café-cacao et disposer de financements plus conséquents», rapporte le boss de la Socaan. Mais ne dit-on pas que «vouloir, c’est pouvoir». Même si Mohamed Ouédraogo reconnait que c’est au bout de la quatrième tentative de demande de l’agrément que la mayonnaise a pris. Pour le coup d’essai à l’export, ce sont 1.000 tonnes que la Socaan a exportées pour la campagne 2021-2022. Un bon départ qui conforte la Société dans son objectif d’atteindre 5.000 tonnes d’ici à 2025.
Avec une double certification estampillée Fairtrade (depuis 2010) et Rainforest (2012), la Socaan est fortement engagée dans la culture du cacao biologique, la promotion de l’agroforesterie, et la lutte contre le travail des enfants. «La certification pour nous, c’est la quête de la qualité à travers la formation et les bonnes pratiques agricoles. Le rejet de la déforestation, le travail des enfants et les produits agrochimiques participent des critères de la certification. Finalement, ce sont les producteurs qui gagnent non seulement en qualité mais également en revenus propitiatoires à l’amélioration de leurs conditions de vie», commente le PCA de la Socaan.
Autant la Socaan a collectionné les distinctions en 14 ans d’existence, autant elle a réalisé des infrastructures socio-éducatives au profit des communautés rurales. Construction des écoles d’Anaguié, et de Yakasse-Mé, construction de forages et de dispensaires dont celui de Biassou, et la réhabilitation de la mosquée d’Ananguié. «Nous avons également au sein de la Socaan un projet de produits phytosanitaires au profit de nos producteurs. La Socaan injecte chaque année 60 millions FCFA dans ce projet pour l’essence, les atomiseurs et les applicateurs. Si nous devions parler en termes de chiffres, nous pouvons affirmer que nous avons investi à ce jour plus de 600 millions FCFA dans les actions sociales dans la région», révèle Mohamed Ouédraogo. Lire la suite sur socaan.ci